Après "Ma Vie de Courgette", "Sauvages" : le nouveau chef-d'oeuvre stop motion de Claude Barras

Ce sont de petites marionnettes aux grands yeux écarquillés qui nous attendrissent en un simple battement de cil. S'il vous en fallait plus : leurs voix sont adorables, le scénario bouleversant et original. Vous avez peut-être en tête le nom de Ma Vie de Courgette, ce film en forme d'œuvre social à hauteur d’enfants, sorti en 2016. On savait, on est un peu mentaliste chez Nova.

Dans ce long-métrage, on suivait le jeune Courgette, placé en foyer après le décès de sa maman qui "aimait un peu trop la bière". L'aventure puissante d'un enfant, entre les copains du foyer et la lumière de l’avenir. Réalisé par Claude Barras, sur lequel a aussi travaillé une certaine Céline Sciamma, le film avait dépassé le million d’entrées, sacré deux fois par les César et nommé aux Oscars.

On ne réfléchit donc pas et on fonce en salle pour aller voir Sauvages, la nouvelle production de Barras, sorti aujourd'hui. Portrait d’une petite fille en lutte contre la destruction d’une forêt ancestrale de l’île de Bornéo, le film a été très remarqué au festival de Cannes : beaucoup évoquent même un pur chef-d'œuvre.

Au début, un écran noir, suivi, dans la nuit de la salle du cinéma, des sons de la nature. C'est ainsi que nous est introduit la foret tropicale de Bornéo, théâtre des événements du film. On y suit la petite Kéria, qui recueille un bébé orang-outan trouvé dans la plantation de palmiers à huile où travaille son père. Au même moment, Selaï, son jeune cousin, vient trouver refuge chez eux pour échapper au conflit qui oppose sa famille nomade aux compagnies forestières. Ensemble, Kéria, Selaï et le bébé singe vont lutter contre la destruction de la forêt ancestrale.

On ne peut qu’à nouveau admirer la minutie des personnages qui n’ont ni été créés par IA, ni même dessinés, mais bien fabriqués pour ce film en stop motion. Claude Barras explique : “Le stop motion est pour moi une forme de résistance au monde de la virtualité et des ordinateurs.” Pour réaliser Ma Vie de Courgette, il avait fallu façonner pas moins d’une soixantaine de décors et 54 marionnettes dans trois déclinaisons de costumes.

Pour comprendre ce que vaut réellement cet intriguant Sauvages, on a demandé à Alex Masson, notre expert ciné : “C’est un tout petit peu en dessous de Ma vie… parce qu’un peu plus sur des rails de scénario façon fable morale, mais ça a la même puissance émotionnelle. C'est fort, que ce soit dans la manière de faire passer le message écologiste ou dans la qualité démente de l’animation”. Ça a été un crève cœur pour lui de ne pas le mettre dans la sélection Pop-Corn de cette semaine. Si vous vous voulez découvrir les deux films qu’il a choisis, c'est à 9h30 sur Nova.

Image d'illustration : Sauvages, Claude Barras, poster officiel

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